TCSP : transport en commun en site propre
Posté par Joël le 17 novembre 2010
La réunion du 15 novembre à la salle du parc de la Loisne de Beuvry devait rassembler les Béthunois et les Beuvrygeois pour débattre du projet très controversé du tramway.
Les Béthunois inquiets des conséquences (risques financiers : en cas de désengagement de l’état, de sous-estimation des coûts ou de surestimation du nombre de voyageurs ; impacts sur les commerces pendant les travaux ; stationnement des riverains…) étaient largement majoritaires.
Concernant cette réunion, les commentaires politico-financiers seront sans doute nombreux sur d’autres médias.
Conformément à ce que j’ai annoncé en présentant ce blog, il y a plus de deux ans, je n’entrerai pas ici dans des discussions politiques.
Mon compte rendu sur cette rencontre se limitera à des aspects techniques chiffrés.
L’un des points sur lequel insistent fortement les défenseurs du tramway est qu’il s’agit d’un moyen de transport en site propre.
Qu’est-ce qu’un site propre ?
Rien à voir avec le nettoyage de la chaussée, il faut prendre le terme « propre » au sens « dédié » ; « spécifique » ; « exclusif ».
Mais encore ?
L’arrêté du 21 septembre 1993, relatif à la terminologie des transports, donne la définition suivante :
Site propre n. m.
Emprise affectée exclusivement à l’exploitation de lignes de transport.
Un « site propre » est donc une voie ou un espace réservé à l’usage d’une ligne de transport en commun routier, lequel est alors qualifié de transport en commun en site propre (TCSP).
Quels sont ces modes de transport concernés ?
Les modes de transport en commun pouvant bénéficier d’un site propre sont :
- le bus (pour lequel on parle parfois de couloir de bus ou « voie dédiée »)
- le trolleybus (sur pneumatiques, comme le bus, mais fonctionnant par traction électrique, comme le tramway)
- le tramway (par définition sur rail)
- le busway (bus à haut niveau de service comme le tram et bien moins couteux, adopté par la ville de Nantes)
Quels sont les avantages du transport en commun en site propre ?
L’objectif est de libérer les transports en commun des gênes engendrées par les autres trafics.
Un site propre est une voie réservée et prioritaire pour les transports en commun, donc totalement indépendant de la circulation automobile.
Ce qui permet :
- d’améliorer nettement la fréquence et la ponctualité des véhicules de transport en commun, même aux heures de pointe ;
- d’offrir une vitesse commerciale plus élevée entre deux arrêts, en réduisant les temps de parcours ;
- de rendre les stations et les itinéraires facilement identifiables, notamment pour ceux qui n’empruntent pas régulièrement les transports collectifs.
Un transport en commun n’est pas nécessairement en site propre sur toute la longueur de la ligne, mais peut l’être seulement sur les portions les plus encombrées.
TCSP : est-ce une idée très originale ?
Les systèmes de transport en commun en site propre ont le vent en poupe.
Ils sont une des priorités annoncées du Grenelle Environnement pour développer des transports durables et respectueux de l’environnement dans les agglomérations.
Après un premier appel à projets le 22 octobre 2008 qui a permit de cofinancer 52 projets, un nouvel appel à projets a été lancé le 4 mai 2010.
Le 8 octobre 2010, 84 dossiers de candidature ont été déposés par 46 autorités organisatrices.
Ces dossiers sont en cours d’instruction par le ministère du développement durable.
Le cahier des charges de l’appel prévoit que l’annonce par le ministre, des projets retenus et du montant des subventions accordées à chaque projet, doit être faite avant la fin de l’année 2010.
Mais il ne devrait pas y avoir de place pour tout le monde.
Le ministère des transports a en effet annoncé mi-octobre que l’État n’apportera qu’entre 300 et 500 millions pour le deuxième appel à projets des TCSP.
Les collectivités locales attendaient au moins autant que pour le premier appel à projets, soit 800 millions d’euros.
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