La Sensée
Posté par Joël le 16 février 2011
La journée internationale des zones humides a été l’occasion de rappeler les conséquences des modifications apportées par l’homme sur les cours d’eau.
Le réseau hydrographique régional actuel illustre bien la situation.
Après la Loisne, la Lys, la Scarpe et la Deûle, voyons l’exemple de la Sensée :
La longueur de ce cours d’eau est de 27,1 km.
La Sensée prend sa source à Croisilles (Pas-de-Calais), aux limites des plaines de l’Artois et passe dans le village de Lécluse.
Elle se jette d’abord dans le canal du Nord, puis dans le canal à grand gabarit à Bouchain car le bassin versant de la Sensée a été coupé en deux par la création du canal à grand gabarit (comme pour la Loisne qui est coupée par le canal d’Aire à La Bassée au niveau de Beuvry).
Le cours de la sensée se divise donc aujourd’hui en deux parties distinctes :
La Sensée amont vient alimenter le canal du Nord entre Arleux et Palluel. Elle collecte les eaux du Cojeul, son plus gros affluent puis du Trinquise.
La Sensée aval s’écoule de Oisy-le-verger jusqu’au canal de l’Escaut à Bouchain.
Le cours de la Sensée aval se confond avec une zone de marais, d’étangs et de tourbières qui se prolonge jusqu’à Bouchain. La Sensée aval reçoit les eaux de vidange des étangs dont elle est dépendante.
La Création du canal de la Sensée
Le canal de la Sensée constitue le premier maillon de la liaison à grand gabarit de l’Escaut à Dunkerque.
Le 5 mars 1806, c’est sous Napoléon 1er que le gouvernement impérial projette l’exécution d’un canal de la « Censée », destiné à unir l’Escaut à la Scarpe.
En avril 1818, l’ingénieur Augustin Honnorez propose le percement du canal aux conditions énoncées dans le cahier des charges et sa proposition est acceptée le 13 mai 1818.
Outre le creusement du Canal de la Sensée, le cahier prévoit l’implantation de plusieurs écluses, dont l’une sur l’Escaut et deux autres sur la Scarpe, et l’assèchement des marais de l’Agache, de l’Hirondelle et de la Sensée.
En échange, il obtiendra le droit de perception d’un péage élevé sur les bateaux empruntant le canal, la jouissance des digues et des arbres plantés sur les bords.
Cet accord donne naissance, en janvier 1820, à la Société Anonyme du Canal de la Sensée.
La durée du chantier est estimée à 4 ans. Les travaux démarrent en juin 1819 et la première partie navigable est ouverte le 15 novembre 1820. Le canal de la Sensée a été creusé par des prisonniers anglais.
Le Canal de la Sensée a subit depuis de nombreuses modifications pour devenir un canal à grand gabarit, notamment en 1968, des péniches de gros tonnage peuvent maintenant y circuler.
A quelques jours des vacances scolaires, pour ceux qui ne succombent pas aux sirènes des sports d’hiver,
pourquoi ne pas découvrir cette vallée de la Sensée ?
Tous vos articles sur les rivières et les canaux sont vraiment interressant. Parce que meme en connaissant bien la région, il y a de quoi se mélanger les pinceaux surtout avec les canaux!
Vous avez bien fait de signaler que l’action de l’homme sur les cours d’eau a des conséquences , et on le voit souvent à la télé avec des rivières qui débordent à force de faire n’importe quoi avec la nature.
C’est justement la complexité du réseau hydrographique qui m’a donné l’idée de cette série d’articles.
J’y travaille depuis plusieurs mois.
Le plus difficile est de faire une synthèse des documents trouvés sur internet.
De plus, en réalisant ces recherches, j’ai vu à quel point l’homme a modifié les cours d’eau (souvent pour la navigation).
On parle souvent d’empreinte écologique dans les médias en se limitant à la consommation d’énergie et de matières premières.
On parle bien sûr de pollution sous toutes ses formes.
Pourtant, il ne faut pas oublier les modifications « mécaniques » réalisées par l’homme au travers des siècles.
J’entends pas modifications « mécaniques » la déforestation, l’assèchement de zones humides, la déviation des cours d’eau.
Ces modifications ont des conséquences importante sur la perte de biodiversité.