11 Novembre : jour de mémoire
Posté par Joël le 7 novembre 2011
Plus que jamais, alors que le dernier poilu est décédé (le 4 mai dernier), rappelons aux générations futures ce que représente le 11 novembre.
Lundi 11 novembre 1918
Dans toute la France, à 11 heures les cloches sonnent à la volée.
L’armistice a été signé à 5 h, dans le wagon spécial du généralissime Foch, au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne.
Le 12 novembre 1918, le Maréchal Foch adressait de son quartier général de Senlis ce message aux Armées : « Officiers, sous-officiers et soldats des armées alliées ; après avoir résolument arrêté l’ennemi, vous l’avez pendant des mois, avec une foi et une énergie inlassables, attaqué sans répit. Vous avez gagné la plus grande bataille de l’Histoire, sauvé la cause la plus sacrée : la liberté du monde. Soyez fiers, d’une gloire immortelle vous avez paré vos drapeaux, la postérité vous garde sa reconnaissance. »
Les commémorations de 1919
Le 11 novembre 1919, une seule cérémonie est organisée dans la chapelle des Invalides en présence du maréchal Foch.
En effet, cette même année, deux journées commémoratives avaient déjà marqué les esprits :
Le 14 juillet, on a fêté la Victoire et la Paix dans le faste et dans la liesse. Un hommage a été rendu à tous les combattants, aux vivants comme aux morts. Clémenceau a voulu que ce soit « leur » jour.
Le 2 novembre, premier Jour des morts depuis le retour de la paix, de nombreuses cérémonies symboliques ont été organisées. Le Parlement a voulu que les morts fussent glorifiés dans toutes les communes de France, le même jour à la même heure.
11 novembre 1920 : le premier hommage au Soldat inconnu
la République rend pour la première fois un hommage à un soldat inconnu mort pendant la Grande Guerre, représentant anonyme des « Poilus ».
Le 12 novembre 1919, on décida du Panthéon comme lieu de sépulture. Mais en 1920, une campagne menée par des écrivains est à l’origine du choix définitif de l’Arc de Triomphe.
Le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous la voûte de l’Arc de Triomphe.
Sur la dalle de granit sont gravés ces mots : « Ici repose un soldat français mort pour la Patrie (1914-1918) ».
11 novembre 1922 : jour de commémoration nationale
Tout au long de l’année 1922, les anciens combattants insistent pour que le Parlement déclare le 11 novembre fête nationale, ce qu’établit la loi du 24 octobre 1922.
11 novembre 1923 : la Flamme du souvenir
En présence de nombreuses associations d’anciens combattants, André Maginot, ministre de la guerre et des pensions, allume pour la première fois une flamme du souvenir.
Le Comité de la Flamme aura désormais la tâche de la faire raviver chaque jour au crépuscule.
Le 11 novembre 1940 : un défi à l’occupant
À l’approche du 11 novembre 1940, les autorités allemandes et la préfecture de police prennent la décision d’interdire toutes les manifestations commémoratives.
Le 8 novembre, une première manifestation est organisée et même si elle ne revêt pas la dimension escomptée, l’idée d’une manifestation de plus grande ampleur s’y fait jour. Tracts et mots d’ordre d’origines diverses appellent à un grand rassemblement à l’Arc de Triomphe le 11 novembre.
Ce jour-là, plusieurs cortèges rassemblant 5.000 étudiants et lycéens, convergent vers les Champs-Élysées. L’hostilité à l’occupant est générale, les références au général de Gaulle présentes.
La répression est brutale : il y a de nombreux blessés, une centaine d’étudiants sont arrêtés et emprisonnés.
Pour la première fois depuis juin 1940, des Français se sont heurtés aux forces d’occupation. Ce 11 novembre 1940 est devenu un véritable symbole pour la résistance parisienne.
Le 11 novembre 1944 : une cérémonie dans Paris libéré
11 novembre est commémoré à Paris en présence d’une délégation britannique menée par le Premier ministre Winston Churchill et du général de Gaulle, chef du Gouvernement Provisoire français.
Le général de Gaulle déclarait : « Nous nous plaisons à voir dans la présence de nos hôtes, non point seulement l’occasion longtemps attendue de les saluer dans notre capitale, mais encore la manifestation pratique d’une alliance, que de cruelles vicissitudes font apparaître plus nécessaire que jamais ».
Le 11 novembre 1945 : un hommage à tous les combattants
Les cérémonies du 11 novembre 1945 reflètent la volonté du général de Gaulle de faire du Mont Valérien, théâtre du martyre de nombreux résistants, un haut lieu de mémoire pour les combattants et les victimes du nazisme.
Le 10 novembre, les corps de quinze Français morts pour la patrie sont amenés en trois cortèges, des portes de Paris aux Invalides : combattants des trois armes, prisonniers, déportés, hommes et femmes, ils symbolisent à la fois l’unité nationale et les différents théâtres d’opération et lieux de souffrance. Ce 11 novembre 1945, un cortège unique accompagne ces quinze cercueils sous l’Arc de Triomphe, où le général de Gaulle les accueille. Dans la journée, la foule leur rend hommage. Puis, la nuit tombée, ils sont déposés au Mont Valérien.
Le 11 novembre : jour de mémoire
Cette cérémonie garde aujourd’hui tout son sens car elle est l’occasion de rendre hommage aux combattants pour que ne sombrent pas dans l’oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération.
Sources : les chemins de la mémoire.
Bravo et merci pour ce rappel pour nos jeunes.