Beuvry bien représentée samedi à Fort-Mahon
Posté par Joël le 21 mars 2016
Une délégation de l’association « Les Albrans » s’est rendue samedi 29 mars 2016 à Fort-Mahon (baie d’Authie) pour assister à la présentation annuelle du programme scientifique de l’ISNEA (Institut Scientifique Nord Est Atlantique).
ISNEA, c’est quoi ?
L’institut Scientifique Nord Est Atlantique est une association (loi 1901) qui a pour objectif est de mettre en œuvre des études et des programmes de recherche scientifique afin de mieux comprendre le fonctionnement écologique et la biologie des organismes vivants. Le but est de promouvoir une gestion durable des espèces et des habitats naturels, en adéquation avec les réglementations européennes et les conventions internationales en matière de conservation de la biodiversité.
L’institut repose principalement sur l’association et la contribution de plusieurs fédérations départementales des chasseurs, agréées au titre de la protection de l’environnement.
L’ISNEA est dotée d’un conseil scientifique, et s’appuie sur la collaboration étroite avec des experts scientifiques reconnus à l’échelle internationale.
Les protocoles et méthodes d’études sont reconnus par les instances scientifiques et administratives et combinent plusieurs approches scientifiques et techniques innovantes.
En quoi consiste ce programme scientifique ?
Le programme scientifique d’ISNEA s’articule surtout autour du suivi des populations d’oiseaux migrateurs et sédentaires stationnant sur l’ensemble des départements affiliés à l’Institut.
L’objectif principal est de mieux comprendre comment divers facteurs agissent, seuls ou de manière combinée, sur l’évolution des effectifs (au cours d’une année donnée, mais aussi d’une année sur l’autre). Les études portent également sur la structure des populations d’oiseaux ainsi que sur leur distribution sur les différents territoires.
Beuvry – Fort-Mahon… quel rapport ?
Le rayonnement géographique de l’ISNEA, principalement concentré sur la moitié nord de la France, a vocation à s’étendre dans le Nord-Ouest de l’Europe car plusieurs des espèces étudiées sont composées d’oiseaux migrateurs qui se déplacent périodiquement entre le Nord de l’Europe et la péninsule ibérique en traversant la France.
Les études réalisées par l’ISNEA intéressent donc les Albrans (association gestionnaires d’un marais situé au cœur des zones protégées gérées par le département et le conservatoire des sites), comme elles devraient d’ailleurs intéresser tous ceux qui se déclarent préoccupés par notre écosystème.
Pourquoi les chasseurs s’intéressent à telles études ?
Le dérangement induit par ce que l’on appelle les activités humaines (activités récréatives et sportives y compris la chasse et la pêche, activités économiques…) est souvent considéré comme un facteur limitant le stationnement des oiseaux.
Sous le label « écologie », certains mouvements voudraient réduire de manière drastique, voire tout simplement interdire la chasse parce qu’elle serait selon eux la cause de toutes les raréfactions d’espèces.
Pourtant les études réalisées en Amérique du Nord et dans d’autres régions en Europe, ainsi que les suivis réalisés par l’ISNEA sur plus de 50 sites montrent que la densité des oiseaux d’eau (chassables ou protégés) est avant tout liée à la profondeur des plans d’eau et à la superficie des zones humides.
En d’autres termes, on voudrait faire porter le chapeau à une seule activité humaine (la chasse) en occultant les dégâts réalisés sur l’habitat naturel par le bétonnage qui détruit des hectares de zones naturelles et en particulier de zones humides et en oubliant même les diverses formes de pollution.
Les travaux scientifiques de l’ISNEA ont donc pour ambition de rétablir quelques vérités.
40 oiseaux suivis par balises GPS
La présentation du programme scientifique un samedi après-midi, ce n’est pas trop rébarbatif ?
Depuis 2012, l’ISNEA a déjà réalisé de nombreuses études. La présentation réalisée samedi est une synthèse de dossiers certes très techniques, mais qui ont été mis à la portée de tous.
Des chiffres, mais pas trop ; des tableaux clairs ; des exemples pertinents ; des Hommes d’expérience qui apportent leurs connaissances de terrain ; des scientifiques très pédagogues…
Les moyens mis en œuvres (migrateurs équipés de balises GPS, radars capables de différencier les espèces,…) ainsi que la rigueur scientifique appliquée dans ces études (populations étudiées, chassables et non chassables,…) sont gage de sérieux et donnent envie d’écouter jusqu’à la fin.
Ce fut donc une journée de découverte propice aux échanges, qui ouvrira peut-être de nouvelles pistes d’action de sensibilisation pour la branche éco-citoyenne des Albrans…
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