Le réchauffement climatique vu de Beuvry
Posté par Joël le 7 novembre 2016
Aujourd’hui s’est ouvert la 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop 22). C’est l’occasion de vous faire part d’une réflexion entamée suite aux phénomènes climatiques exceptionnels de juin.
Des volumes de précipitations dans un délai très court avaient provoqué des inondations dans un très grand nombre de communes. Même si ces pluies inédites ne sont peut-être pas a mettre totalement et avec certitude sur le compte du dérèglement climatique, le sujet avait alimenté les discussions.
Des changements visibles
L’hiver 2015-2016 a été particulièrement doux. On a ensuite constaté un véritable « décalage dans le temps » de l’été météorologique.
En effet, on se souvient tous de la canicule qui sévissait dans le passé plutôt début août pour laisser place à des orages après le 15. Cette année, on a connu une période de 2 ou 3 jours de forte chaleur fin août, mais aussi des records de température en septembre.
Le mois d’août 2016, a été le 16ème mois consécutif où le record de chaleur mensuel a été battu, au niveau mondial, depuis le début des relevés de températures en 1880 (le mois de septembre 2016 étant le 2ème le plus chaud, juste après celui de 2015). Ainsi, pour les neuf premiers mois de 2016, la température à la surface des océans et des terres s’est située 0,98°C au-dessus de la moyenne du 20ème siècle !
On a donc matière à réfléchir sur ce que les médias appellent le « réchauffement climatique » par soucis de simplification exagérée me semble-t-il (il serait préférable d’employer la formule « dérèglement climatique mondial ayant pour conséquence un réchauffement global de la terre »).
Entre les prédicateurs d’une fin du monde imminente ou les adeptes de la théorie du complot d’un côté et les climato-sceptiques ou les pollueurs décomplexés de l’autre, il y peut être une place pour la réflexion sur des bases historiques et scientifiques.
Les visiteurs les plus attentifs de mon blog se souviennent peut-être de mes articles sur le GIEC.
Ces dossiers très épais dont la lecture rebute tout le monde sont pourtant essentiels pour comprendre l’impact de l’Homme sur le climat. Étudier ces dossiers pourrait permettre à certaines personnes d’éviter de raconter ou d’écrire des énormités.
« Les évolutions de température de la planète ont toujours existé. »
Voilà le principal – pour ne pas dire l’unique – argument des personnes qui ne veulent pas entendre parler du bouleversement climatique.
La terre était plus froide d’une dizaine de degrés il y a 20.000 ans, c’est à dire à l’apogée de la dernière époque glaciaire. La terre s’est donc réchauffée certes, mais très lentement.
Ainsi, on sait que la température n’a fluctué que de 0,2 degré entre l’an mille et la fin du XIXe siècle.
Mais actuellement l’accélération du phénomène est préoccupante. En effet, les élévations températures déjà mesurées au siècle dernier et celles calculées pour le siècle en cours prouvent que le réchauffement global est bien plus important que dans le passé.
À partir de la fin du XIXe siècle, en une centaine d’années à peine, les températures moyennes de surface du globe (terres et mers) ont augmenté de 0,85 °C (comprise entre 0,65 et 1,06 °C).
Le pire est à venir, puisque les simulations par ordinateur indiquent que le réchauffement devrait s’accélérer et la température moyenne pourrait en conséquence augmenter de 2,7 à 4,5 degrés d’ici la fin du XXIe siècle.
Si on compare l’augmentation de 0,2 degré en un millénaire avec celle calculée (sur la base du réchauffement constaté au siècle dernier) le rapport est vertigineux !
Le réchauffement dû à l’activité humaine serait de 135 à 225 fois plus rapide que le réchauffement « naturel » de la terre !
Voici plusieurs liens pour aller plus loin sur le sujet
Mes articles plus ou moins récents (autres liens à consulter également dans les articles)
Le paquet énergie-climat pour 2030, vu de Beuvry
Conférence sur le climat vue d’en bas
5e rapport du GIEC – Présentation
5e rapport du GIEC – Volume 1 – vu de Beuvry
Présentation du 2e volet du 5e rapport du GIEC
Réflexions personnelles et méthodes de travail
Articles divers de ces derniers mois
Réchauffement climatique : l’extinction des mammifères a-t-elle commencé ?
Il fait 51° en Inde : le réchauffement climatique s’accélère
Le réchauffement climatique est-il à l’origine des pluies intenses de ce printemps 2016 ?
Réchauffement climatique, un tiers de la Grande barrière de corail se meurt
L’accord signé à la COP 21 ne suffira pas à sauver la planète
Bonjour,
Toujours aussi « rafraîchissant » ce blog, pour les mémoires !
Comme souligné, ce n’est pas la hausse de la température moyenne qui devrait être retenue comme indicateur prioritaire par les médias. Mais bien sa vitesse d’évolution !
Et les dégâts qu’elle engendre dans la quasi-indifférence générale. Quand il n’y a pas déni, très majoritairement par cupidité plus que par lâche ignorance. C’est bien la preuve que beaucoup peuvent se trumper !
Avec cette rapidité d’évolution, il ne peut y avoir d’adaptation naturelle !
Et ce n’est pas un salmigondis mijoté par quelques technocrates sur une base de compensations monnayables que l’on ira vers une solution profitable aux générations futures …
Bravo et bonne contiuation
Pugwash