Inondations à Beuvry : les messages sur l’eau, le climat, le développement ou l’écocitoyenneté ont été très peu entendus.
Posté par Joël le 10 juin 2016
Comme je l’ai expliqué, en surveillant la baisse du niveau d’eau mardi, je pensais aux travaux de recherche et d’écriture sur tous les sujets liés à l’eau et plus généralement sur l’environnement.
Depuis plusieurs années, j’ai eu l’occasion de me pencher sur de nombreux documents en rapport avec l’eau. Certaines de mes recherches ont donné lieu à des articles de portée locale sur le canal et sur la Loisne. Plus largement, j’ai aussi proposé aux lecteurs des articles sur le réseau hydrographique, les lois sur l’eau et sur la préservation des zones humides. Le maintien des zones humides est très important pour l’équilibre climatique et indispensable pour limiter les conséquences des bouleversements climatiques (sécheresses et inondations).
L’histoire locale, avec la construction du canal des mines a aussi toute sa place dans cette démarche de réflexion globale.
En effet l’intervention de l’Homme sur le cycle de l’eau n’est pas sans conséquence. Les détournements, les retenues et ouvrages divers sur les cours d’eau naturels perturbent localement ce cycle. D’abord la perturbation du cycle de l’eau contribue au dérangement climatique, mais de plus elle peut avoir des conséquences dramatiques en cas de pluies diluviennes. Le ruissellement des eaux ne se fait plus naturellement, les cours d’eau détournés, canalisés et parfois busés ne peuvent plus recevoir et évacuer l’excédent de pluie.
Il y a quelques années avec Les Albrans nous avons essayé de marquer les esprits sur la nécessité de préserver les arbres et les forêts notamment en organisant le salon « Partageons la forêt » en mai 2011 dans le cadre de l’année internationale des forêts. Cette année l’association a aussi participé à la journée internationale des forêts.
J’ai également consacré plusieurs articles à la préservation de la forêt et au reboisement.
Encore un sujet qui a un rapport avec ce qui nous préoccupe aujourd’hui :
Localement, les arbres limitent les conséquences d’afflux d’eau en pompant des quantités importantes (jusqu’à 200 litres quotidiennement pour un chêne adulte).
Au niveau de la planète, peut-on encore ignorer le rôle de la forêt dans l’équilibre climatique ?
Dans des articles plus récents, je vous ai fait part également de ma façon de voir la Conférence sur le climat et ce, dans la continuité de mon analyse sur les rapports du GIEC et des actions de l’association Les Albrans notamment dans le cadre de l’année internationale de l’énergie durable pour tous.
Nous nous sommes aussi penchés sur la problématique de l’agriculture moderne aussi bien en ce qui concerne les conséquences locales (disparition des haies et des fossés), que sur la nécessité de consommer autrement pour revenir à un modèle agricole plus respectueux des sols. Cette année, l’un des thèmes développés lors de la journée mondiale de l’eau était justement « Eau et Agriculture ».
On sait bien que la disparition des haies et des fossés aggrave les phénomènes pluvieux exceptionnels en contribuant aux inondations.
La sensibilisation à la réduction des déchets (qui a fait l’objet de plusieurs manifestations publiques à Beuvry) s’inscrit non seulement dans le cadre de la limitation des gaz à effet de serre (responsable du réchauffement climatique) mais aussi dans le cadre d’une agriculture raisonnée.
Gaspiller moins (jeter moins de nourriture) permettrait de diviser la production agricole quasiment par 2 !
On sait que l’agriculture intensive a des conséquences sur les sols qui ne peuvent plus absorber convenablement les pluies. Au lieu de s’infiltrer, l’eau reste en surface et s’écoule vers des zones habitées ou vient gonfler les rares fossés préservés, lesquels débordent et provoquent des inondations.
Après les inondations chacun veut trouver des explications et parfois des responsables.
Pourtant sans avoir une réponse à toutes les questions, à Beuvry comme ailleurs, des citoyens sans grade et des associations s’essoufflent depuis des années à amener des éléments de réflexion, à rendre accessible des documents techniques et scientifiques par un travail de simplification, à alerter sur les conséquences de l’action de l’Homme sur la nature.
Beaucoup de travail pour bien peu de prise de conscience, ce qui conduit parfois à une certaine déception.
Pour conclure, je vous invite juste à relire les articles qui apparaissent en lien (en bleu clair) ainsi que ceux qui concernent le syndrome de Cassandre.
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