comment se débarrasser des lentilles d’eau ?
Poissons rouges et cochons…
Et là, vous vous dites : « A peine quelques degrés en plus ce week-end et Joël est en surchauffe ! »
Prenez le temps de lire l’article qui va suivre, afin de comprendre ce que j’ai voulu dire.
Alors que certains découvrent l’existence de ces hôtes indésirables et s’interrogent, après 2 mois, sur la couleur du canal à grand gabarit, j’ai choisi un titre un peu décalé pour vous dire que la « lemna minor » n’est pas si méconnue qu’on ne l’imagine.
Il n’est pas nécessaire d’être passionné de nouvelles technologies (geek comme on dit) ni même d’avoir à un bagage universitaire exceptionnel pour s’informer sur internet.
Ainsi, en tapant, même à 2 doigts, la question » comment se débarrasser des lentilles d’eau ? » vous trouverez quelques renseignements intéressants grâce à votre moteur de recherche habituel.
Je vous passe les détails techniques, mais j’ai retenue quelques éléments à méditer.

Des poissons rouges et carpes amour pour se débarrasser des lentilles d’eau
Si votre bassin d’agrément est envahi de lentilles d’eau, envisagez de le repeupler un peu en poissons rouges.
Le poisson rouge fait partie de la famille des cyprinidés, comme la carpe, et à ce titre se nourrit notamment de végétaux de surface.
Plus sérieusement, pour les étangs, marais et autres plans d’eau importants, un autre poisson cousin du poison rouge s’avère particulièrement gourmand de lentilles d’eau.
La carpe amour ou encore amour blanc
Ctenopharyngodon idella est un cyprinidé originaire des grands fleuves de Chine, et surtout du fleuve Amour qui lui a donné son nom (le ventre étant blanc). Cette espèce est souvent introduite pour lutter contre la végétation aquatique immergée.L’introduction en France date de 1957. La reproduction naturelle de l’Amour n’a jamais été signalée.
En effet, pour se reproduire, les carpes Amour Blanc ont besoin de cours d’eau chauds relativement larges et à très forts courants. Exclusivement herbivores, elles se nourrissent de la plupart des végétaux aquatiques supérieurs.
En été, elles supportent des températures aussi élevées que 35°C et s’accommodent de très faibles taux d’oxygène dissous (intéressant à savoir quand on veut les introduire dans un plan d’eau qui commence à être atteint par l’eutrophisation).
Les végétaux consommés par cette espèce sont par ordre de préférence :
- Les lentilles d’eau (nous y voilà !)
- Les Chara (d’algue vertes d’eau douce, capables de vivre en eaux saumâtres)
- Les Callitriches (plantes herbacées)
Ou encore…
- Les mousses aquatiques
- Les renoncules d’eau
- Les algues filamenteuses (dont le développement anarchique conduit à l’eutrophisation)
- Les nénuphars…
La carpe amour peut absorber 80% de son poids par jour à des températures de 18 ou 20 °C, et plus de 130% au-dessus de 24°C.
Ce poisson est donc le substitut écologique idéal à tout produit chimique actuellement utilisé pour nettoyer les plans d’eau.
De plus, ce poisson est un régal pour les adeptes de pêche sportive !
Pouvant atteindre une taille importante, elle ne se laisse pas attraper si facilement.
L’amour blanc, très méfiant, observera longuement l’appât avant de s’en saisir. Une fois piqué, le départ est brutal et demande un matériel solide.
Le corps allongé, en forme de fuseau, de section circulaire est couvert de grandes écailles, de couleur gris à brun-vert sur le dos, le ventre est blanc.
Des carpes, oui mais :
Je précise toutefois qu’au-delà du titre accrocheur de cet article (comme les affectionnent parfois certains professionnels de la communication) qu’il faut éviter l’introduction d’espèces trop exotiques, comme les poissons rouges, hormis dans les bassins d’agrément.
En revanche, comme je l’ai expliqué plus haut, la reproduction naturelle de la carpe amour n’a encore jamais été constatée à ce jour en France. L’introduction de cette espèce pour se débarrasser des lentilles ne pose donc pas de problème selon les spécialistes.
La carpe commune est aussi un consommateur de lentilles et comme c’est une espèce considérée comme indigène (en réalité introduite il y a 2000 ans), elle ne représente pas une menace en terme d’équilibre.
Mais la carpe est efficace quand l’invasion de lentilles n’est pas encore déclarée.
L’introduction de carpes (commune ou amour) dans un étang déjà recouvert ne sera pas d’un grand secours.
Il faut au préalable se débarrasser mécaniquement de la plus grande partie des lentilles d’eau.
Les cochons aiment les lentilles !
Dans le passé, on les donnait en complément alimentaire aux cochons. On sait même qu’en été, dans le nord de la France, en Belgique ou aux Pays-Bas, les cochons descendaient parfois eux-mêmes dans les watringues pour manger les lentilles à la surface de l’eau.
Ce mode d’alimentation était naturellement plus aisé avant qu’on ne développe l’agriculture intensive et les élevages industriels comme en Bretagne (plus de 50% de la production Française sur 7% du territoire).
On connait depuis de nombreuses années la pollution des rivières et des nappes phréatiques par les nitrates issus du lisier.
Mais il faut aussi avoir à l’esprit que le taux élevé de nitrates, dû à l’élevage intensif, est responsable de la prolifération des algues en Bretagne !
Outre des nuisances olfactives et des coûts de ramassage démesurés pour les collectivités, ces algues sont à l’origine d’émanations de gaz, et notamment d’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz toxique et mortel à forte dose.
Voir l’article de l’association les Albrans à ce sujet.
Un retour (utopique ?) vers une agriculture à taille humaine serait incontestablement bénéfique pour l’équilibre fragile de la nature.
D’autres informations à étudier sont postées sur des forums :
Cette plante aquatique est rustique au gel.
On la trouve dans les eaux stagnantes et acides. Elle affectionne la lumière, chaleur, les eaux chargées en nutriments.
Sa multiplication s’effectue naturellement par division cellulaire qui double tout les 6 jours.
Donc, s’il y en a 100 le jour j, il y en a 200 le jour j+6, 400 à j+12, 800 à j+18, 1600 à j+24, 3200 en 1 mois…
Je vous laisse continuer le calcul, sachant que l’invasion a commencé dans le secteur il y a plus de 2 mois…
Pour s’en débarrasser, l’épandage de chaux est parfois envisagé.
Lorsque l’invasion est trop marquée, le plus efficace est de les retirer mécaniquement avec des sortes de tamis ou par pompage.
De plus, les végétaux ainsi récupérés s’avèrent être un engrais naturel exploitable par les agriculteurs.
Des solutions mécaniques doivent être mises en œuvre pour éliminer le volume important de lentilles qui a envahi le plan d’eau.
Ensuite la régulation biologique se fait avec l’introduction d’animaux consommateurs de lentilles d’eau.
Mais quelle que soit la solution pour s’en débarrasser, il faut surtout remédier à la cause qui rend l’eau acide et chargée en nitrates et en nitrites !
Voilà donc des pistes de réflexion pour « l’amicale des Albrans », la nouvelle branche de l’association Beuvrygeoise, dans laquelle il n’est pas besoin d’être chasseur ni pêcheur, mais simplement attentif aux problèmes de ces derniers et soucieux de la préservation de notre environnement en général.
En effet, l’amicale des Albrans se veut un espace de réflexion et de concertation pour agir en bonne intelligence entre les différents passionnés de nature : chasseurs, pêcheurs, promeneurs, familles,…
Une phrase de ralliement s’est ainsi imposée naturellement : « comprendre pour agir ».