L’année 2011 a été déclarée année internationale des forêts par l’ONU.
Il en a été question à plusieurs reprises sur ce blog, comme sur bien d’autres blogs ou sites.
Il en sera question à Beuvry lors du salon « Partageons la forêt » les 21 et 22 à la maison du parc.
La principale motivation de cette année 2011 est la préservation de la forêt et de ses richesses, et la lutte contre la déforestation.
Qu’en est-il aujourd’hui en France et dans la région en particulier ?

Déforestation et reboisement en France
Chiffres repères de la forêt française :
400.000 km2 à son maximum aux environs de 6.500 ans avant notre ère (40 millions d’hectares)
75.000 km2 à son minimum au milieu du XIXe siècle (7,5 millions d’hectares)
155.000 km2 aujourd’hui (15,5 millions d’hectares)
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la déforestation a peu à peu ravagé le paysage français.
La croissance démographique engendrait l’augmentation des surfaces agricoles, la croissance des besoins en bois de chauffage et bois d’œuvre. Ce qui a conduit à des défrichements et des extractions de bois considérables.
Si bien que la surface forestière fut réduite à 13,6% du territoire.
Prise de conscience pourtant ancienne
Si le recul atteint au XIXème siècle a été un signal d’alarme, notons quand même que déjà en 1669, le royaume avait adopté la « Grande Ordonnance » qui fixait des règles d’exploitation tenant compte « de l’état et de la possibilité de chaque forêt » avec un effort de reboisement.
Un peu moins de deux siècles plus tard, en 1827, l’État adoptait le Code forestier qui existe toujours (avec des modifications, naturellement).
Ainsi, toutes les forêts publiques ou privées de plus de 10 ou 25 ha, selon les régions, dépendent d’un document de gestion approuvé par les pouvoirs publics.
Plus d’un siècle de préservation de la forêt
Grâce aux efforts menés depuis plus d’un siècle, la France a su enrayer la déforestation avec la mise en place d’une gestion efficace des forêts. Elle possède aujourd’hui une surface boisée représentant environ 27 à 28% du territoire, soit l’équivalent de celle du Moyen-âge.
La forêt n’en reste pas moins encore en danger. La multiplication des incendies provoque chaque année la destruction de milliers d’hectares.
Le Fonds forestier national a été créé, en 1946, pour soutenir financièrement (par des prêts et subventions d’investissement) une politique nationale de boisement et de reboisement.
Á ce jour, la superficie boisée avec le concours du Fonds forestier national est de l’ordre de 2.500.000 ha.
Si la surface forestière continue de s’étendre actuellement en moyenne de 50.000 ha par an, cette augmentation cache des disparités : les zones périphériques perdent une part de leur surface forestière, tandis que les zones plus rurales et montagnardes continuent au contraire à s’accroître.
Cas particulier du reboisement dans le Nord – Pas-de-Calais
En effet, bien que la surface des forêts françaises ait doublé depuis 1850 et couvre aujourd’hui un peu plus de 27% du territoire (soit 15 millions d’hectares), la région Nord-Pas de Calais souffre d’un déficit important.
La région Nord – Pas-de-Calais a une surface boisée de 128.000 hectares.
Son taux de boisement (environ 7,5% de la surface régionale) étant le plus bas en France métropolitaine (environ 27 % en moyenne).
De plus, les zones boisées sont très morcelées.
Ce manque de couverture forestière et de maillage écologique engendre une disparition de la biodiversité, une érosion des sols, un risque accru d’inondations.
La région veut multiplier par deux ses surfaces forestières en 30 ans.
L’annonce en a été faite en session du Conseil régional, le 13 mai 2009 : le « plan forêt régional » est lancé, il a été adopté à l’unanimité.
Une mesure qui vise à aider la filière bois et améliorer la qualité de vie, mais se heurte à la colère des agriculteurs qui craignent d’être privés de terrains.
Des associations au cœur des actions de reboisement
En troquant la télécommande contre un clavier, ont s’aperçoit facilement que de nombreuses associations de la région participent activement à la sensibilisation, l’information sur le reboisement.
Pour ne citer que deux exemples locaux :
L’association « honneur et patrie » est à l’initiative d’une plantation de 75 arbres à Choques. 25 de ces arbres ont été plantés avec la participation de 2 classes de CE1 de l’école Notre Dame de Lourdes à Béthune dans le cadre d’un projet pédagogique.
L’association les Albrans s’est associée à la plantation de près de 200 arbres à Contes, près d’Hesdin (voir en cliquant ici).
D’autres projets cohérents à l’initiative de collectivités, d’associations, ou simplement de propriétaires privés, ont déjà vu le jour et se poursuivent…
Dans la mesure où ses opérations de reboisement concernent des espèces locales et sont compatibles avec la nature des sols, on ne peut que se réjouir de toutes les initiatives (privées ou publiques), surtout au regard des chiffres évoqués ci-dessus.
Ainsi, de nombreux projets utilisent à bon escient les espèces locales, grâce à des études cohérentes réalisées par des professionnels.
Petit lexique
Le terme « reboisement » décrit plus souvent des plantations de main d’homme que la régénération naturelle.
De manière générale, on retient que « le reboisement est l’opération qui consiste à restaurer, ou créer, des zones boisées ou des forêts ».
Voyons quelques termes pour être plus précis :
Reboiser
En sylviculture, c’est planter des arbres sur un terrain qui avait été préalablement déboisé c’est à dire supprimées par coupe rase (ou « coupe à blanc ») ou détruits par différentes causes dans le passé (surexploitation, incendie de forêt, surpâturage, guerre…).
Reforestation
La notion de « reforestation », laisse supposer un objectif plus ambitieux en termes de surface et de qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L’objectif étant alors généralement de restaurer un écosystème de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif de forêt.
Afforestation
L’afforestation, ou boisement, est une plantation d’arbres ayant pour but d’établir un état boisé sur une surface longtemps restée dépourvue d’arbre, ou n’ayant éventuellement jamais (aux échelles humaines de temps) appartenu à l’aire forestière.
Sylviculture
Du latin silva : forêt
Entretien et exploitation rationnelle des forêts. On dit aussi que « c’est l’art et la science de cultiver les forêts ».La sylviculture a pour rôle de faire évoluer les forêts, en mettant à profit les facteurs écologiques et les potentialités naturelles, afin d’optimiser durablement les produits et les services que l’homme peut en attendre.
Le sylviculteur veille principalement à la régénération, à la récolte et à l’éducation des forêts.
Cycle sylvigénétique ou sylvogénétique
La forêt existe depuis bien longtemps avant l’apparition de l’homme et ne l’a pas attendu pour évoluer et se perpétuer.
Une forêt sauvage (non exploitée par l’homme) évolue naturellement selon des cycles dits « sylvigenétiques » ou « sylvogénétiques » qui caractérisent des dynamiques successives d’évolution interne de la forêt et de ses milieux.