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Le tri « sélectif » est souvent présenté comme une idée moderne, voire révolutionnaire. Pourtant, son principe date un peu…
Il date même du début de la 3ième République.
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Les arrêtés Poubelle.
Ces arrêtés posent les bases de la collecte des ordures ménagères.
Le Préfet de la Seine, Eugène-René Poubelle, impose de regrouper les ordures dans des récipients fermés par un couvercle pour que les rues de Paris soient plus propres.
Il signe un arrêté le 24 novembre 1883 qui oblige les propriétaires à acquérir des récipients spéciaux pour leurs déchets et ceux de leurs locataires.
Après trois mois de délibérations, de travail en commissions, malgré l’opposition des chiffonniers, et suite au vote du conseil municipal de Paris le 22 février 1884, le Bulletin municipal officiel de la ville de Paris daté du 7 mars 1884 publie un nouvel arrêté préfectoral intitulé « Enlèvement des ordures ménagères, Règlement », également signé par Eugène Poubelle, qui précise les modalités de leur utilisation.
Ces prescriptions ont amélioré de manière considérable l’hygiène des foyers de la capitale.
Le reste de la Préfecture de la Seine suit progressivement.
Cette invention s’est répandue dans toutes les grandes villes de France, même s’il a fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour que les poubelles soient totalement généralisées.
Le tri dès le 19ième siècle
Le bon vieil Eugène avait tout prévu :
A l’origine, ce récipient devait être en bois, garni de fer blanc à l’intérieur pour des raisons de sécurité et de propreté.
Il devait également être muni d’un couvercle et avoir une capacité maximale de 120 litres.
Le Préfet de la Seine avait même à l’époque imaginé la collecte sélective.
3 conteneurs obligatoires : un pour les déchets organiques, un pour papiers et chiffons, le dernier étant réservé au verre, faïence ou coquilles d’huitre !
Autant dire que plus d’un siècle plus tard, on redécouvre le tri sélectif…
Un nom qui restera célèbre
Les Parisiens prirent l’habitude de désigner les réceptacles à ordures du nom du préfet Poubelle.
La définition de la « poubelle » fut insérée dès 1890 dans le supplément du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.
Eugène Poubelle fut également à l’origine de la mise en route du tout-à-l’égout, concept qui gagna la faveur du public, suite à la dernière résurgence du choléra en 1892.
Cela lui permit, en 1894, de faire passer un arrêté imposant aux propriétaires de raccorder leurs immeubles au réseau d’égout.
Aujourd’hui une seule rue porte son nom à Paris, dans le 16ième arrondissement, mais elle est bien courte (28 m) et n’a qu’un numéro, le 2.
Voilà peut-être une idée originale de nom de rue ?

Le meilleur déchet est celui qu’on n’a pas produit.
Certes le renforcement et la généralisation du tri des déchets est indispensable, mais pensons en premier lieu à réduire le volume des déchets : c’est tout le sens de cette semaine Européenne.
Pour cela il suffit par exemple de :
- Se demander, lors de l’acte d’achat, si le produit envisagé est indispensable.
- Se demander si, par hasard, l’on ne pourrait pas emprunter, louer ou partager cet objet/produit plutôt que de l’acheter.
- Acheter des appareils de qualité qui dureront longtemps
- Remplacer un objet jetable (lingette, appareil photo, vaisselle en carton…) par un autre qui dure plus longtemps.
- Éviter les produits trop emballés. Leur préférer des recharges, des grands formats ou des produits vendus en vrac.
- Éviter les portions individuelles.
- Utiliser un cabas ou un caddie pour les courses et refuser ainsi les sacs plastiques
- Placer la nourriture dans des boites en plastique au lieu de l’emballer dans du papier aluminium.
- Pour les pique-niques, utiliser des boites en plastique, des gourdes et des couverts lavables.
- Utiliser des éponges (pour nettoyer) et des serviettes ou des torchons (pour essuyer) à la place de l’essuie-tout.
- Boire de l’eau du robinet plutôt que de l’eau en bouteille.
- Refuser les publicités par une affiche sur sa boite aux lettres…
- Surveiller les dates de péremption des aliments…