• Visiteurs

    Il y a 3 visiteurs en ligne
  • Total

  • Rechercher sur ce blog

    Sur la colonne de droite, vous pouvez rechercher un texte selon différents critères : derniers articles commentés, derniers articles publiés, mots-clés, catégorie de l'article, date,...
    N'hésitez pas à commenter.


    L'email fournit lors du dépôt d'un commentaire permet au système de contrôler que celui-ci n'est pas posté par un robot (publicité et indésirables). Il ne sera donc pas utilisé pour vous envoyer un mail.


    Autres astuces pour utiliser ce blog et aides pour blogueurs


  • A visiter

    Proverbes, citations, dictons, questions du jour...

    échange

    Cliquez

     

    Le saint du jour dans le calendrier grégorien et la correspondance dans calendrier républicain.

    A visiter aussi...

     

  • Méta

  • blog tout beuvry sur le web

    © 2008
    Tous droits réservés.
    Reproduction (même partielle) interdite sans l'accord écrit de l'auteur.

Liévin, 27 décembre 1974 : Triste anniversaire

Posté par Joël le 27 décembre 2019

 

En tant que fils, petit-fils et arrière petit-fils de mineur, il y a des commémorations historiques qui ne passent pas inaperçues.

Il y a 45 ans, le 27 décembre 1974 a eu lieu la plus grande catastrophe minière en France d’après-guerre. 

Hommage à ces 42 victimes de la catastrophe de Liévin et aux milliers d’autres en 3 siècles exploitation minière. 

 

Noël 1974, les mineurs bénéficient de cinq jours sans descendre au fond. Dans les familles, c’est fête, et plus encore dans les familles polonaises, car le 26 c’est la Saint Etienne, la fête nationale.

Vendredi 27 décembre, il faut se remettre au travail. 90 hommes étaient descendus à 710 mètres de profondeur, en ce premier jour de reprise du travail après les fêtes de Noël, afin de préparer le chantier pour l’abattage. Moins d’une cinquantaine d’entre eux remonteront vivants à la surface…

Liévin, 27 décembre 1974 : Triste anniversaire dans Bassin minier catastrophe-lievin

A 6 h 19 , un coup de grisou suivi d’un coup de poussière se produit au fond d’une galerie de la fosse 3, dite Saint-Amé du siège 19 du groupe de Lens-Liévin. À 8 h, la nouvelle se répand dans les corons. Les familles qui accourent se heurtent aux grilles fermées…

Au fil des heures, la liste des victimes s’allonge : 42 morts âgés entre 25 et 52 ans et 8 blessés. Cette tragédie laissera aussi 40 veuves et les 116 orphelins dans la plus grande détresse. Les mineurs employés sur les tailles voisines sont mobilisés pour les secours mais leur aide demeure limitée. Ils sont assaillis  par les épouses et les proches des mineurs absents : on donne un nom, on demande des détails, on espère encore que le père, le mari, le fils en a réchappé.

Très vite, la première caméra de télévision est sur les lieux.

 

Toute une région en deuil

Le 31 décembre à 9h30, des milliers de personnes sont rassemblées sur la place de l’Hotel de Ville de Liévin, pour les obsèques des victimes de cette tragédie.

Le délégué mineur de la fosse 3, parlant au nom de toutes les organisations syndicales du Bassin, s’interroge sur les conditions de sécurité dans les mines :

« La réglementation actuelle est-elle suffisante, les connaissances et les mesures de sécurité sont-elles suffisamment développées ? … Nous devons mobiliser toutes les énergies, toutes les ressources nécessaires pour que ce dur et noble métier de mineur puisse s’accomplir dans le respect absolu de la personne humaine, pour que, plus jamais, les mineurs ne soient victimes de ce que certains appellent la fatalité ».

L’enterrement lieu en présence de Jacques Chirac, premier ministre, qui promet que « toute la lumière sera faite » et « toutes les conséquences tirées ».

Monsieur Darras, député-maire de Liévin déclare « Il ne faut plus que, pour un mineur, gagner sa vie soit aussi affronter la mort … ».

 

Bassin minier Nord Pas-de-Calais

Quelles étaient les conditions de travail des mineurs, en 1974 ? 

A la Direction régionale des Houillères, c’est le silence absolu. Dans les médias, rien ne filtre et les élus locaux ne sont pas plus loquaces !

Normalement, le mineur travaille avec des gants spéciaux et porte des chaussures renforcées, ou des bottes, qu’on utilise dans les secteurs où il y a de l’eau. Mais le problème, c’est de s’en procurer ou de les remplacer. Les accidents matériels ne se comptent plus. Les moyens sont quasi inexistants : manque de matériel et de personnel disponible. On nettoie les motrices sans garde-corps, le matériel de soutènement n’est pas toujours livré en quantité suffisante, ni adapté au lieu de travail. On travaille « à découvert »…

Et comme dans Germinal, encore à en 1974, si les mineurs veulent gagner leur vie, ils doivent négliger l’étaiement de la taille, les « prix de tâche » étant peu élevés. Dans une taille, on utilise des explosifs pour faire sauter des roches afin de tenir la cadence et accélérer le rendement. Avant le tir, tous les ouvriers sont censés sortir de la taille… mais pour gagner du temps, on éloigne seulement les ouvriers les plus proches du lieu de l’explosion, et même les installations continuent à fonctionner ! Une rupture de tuyauterie à air comprimé accompagnée d’un dégagement de poussière au moment de l’explosion, et c’est la mort !
Au fond de la mine, des portes dites d’aérage canalisent l’air nécessaire à la respiration des hommes et à l’évacuation de l’air vicié ; elles doivent toujours être dans la position fermée. Malgré tout, les portes sont très souvent ouvertes, là aussi, pour aller plus vite.

Les règles de sécurité apprises au centre d’apprentissage ne peuvent être appliquées au travail. « Ici, tu n’es pas à l’école, tu es à la fosse ! ». Il faut donc travailler « avec les moyens du bord » et obéir aux ordres, quels qu’ils soient, sous peine de sanctions, une amende, une retenue sur la paie, ou un poste plus pénible.

plan-catastrophe-lievin énergie dans Ce blog - son auteur

La population réclame la vérité.

Tout d’abord les responsables évoquèrent un coup de poussier. L’utilisation du marteau-piqueur et plus encore des haveuses mécaniques augmentait considérablement la présence de fines particulières de carbone dans les mines. Hautement inflammables, elles favorisaient les explosions dévastatrices.

Mais, très vite, les experts en arrivent à une autre conviction. Les corps remontés du fond sont été autopsiés : les autopsies révèlent la présence de grisou. L’accident est donc lié à un coup de grisou. Bien sûr, comme d’habitude, les responsables des Charbonnages de France évoquent la fatalité.

Du côté des gueules noires, pas question de faire payer les lampistes !

L’instruction judiciaire est finalement confiée au juge d’instruction Henry PASCAL, qui avait défrayé la chronique lors du sordide assassinat d’une adolescente à Bruay-en-Artois le 5 avril 1972. Ce dernier descend dans la fosse habillé en mineur.

Très vite les langues se délient : la surveillance des chantiers aurait laissé à désirer et plus grave encore, les mesures de grisoumétrie n’ont été que partiellement effectuées…

 

Bassin minier Nord Pas-de-Calais

Le jeudi 5 juin, le juge Pascal inculpe le directeur du siège 19 dont dépend la fosse 3 bis. pour « homicide et blessures involontaires ». Inculpé ne veut pas dire coupable ; au directeur de siège de faire disparaître les présomptions de responsabilité qui pèsent sur lui.

Le juge Pascal est rapidement dessaisi. L’affaire est finalement renvoyée devant le tribunal de Béthune le 3 novembre 1980, soit six ans après la catastrophe. 

Le 23 janvier 1981, le tribunal de Béthune prononce la « faute inexcusable de l’employeur », la Société des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, qui est déclarée civilement responsable. C’est une première !

Mais la société fera appel, et le jugement définitif qui surviendra en 1984 n’établira finalement pas « la faute inexcusable des Houillères », à la grande colère des familles, et du monde ouvrier.

Le seul à payer sera l’ingénieur responsable de la fosse de Liévin, condamné à 10.000 francs d’amende pour « négligence en hommes et en matériel pour détecter la présence de grisou dans ce puits ».

 

Tous les ans, la ville de Liévin commémore ses victimes qui sont encore dans tous les esprits, lors d’une cérémonie solennelle, devant la stèle Saint-Amé. Habitants, anciens mineurs, familles des disparus, pompiers, élus et représentant syndicaux se réunissent pour un moment de recueillement.

 

A lire ou à relire :

Liste des catastrophes du bassin minier Nord – Pas-de-Calais

10 mars 1906 : la catastrophe de Courrières

Les dates marquantes pour le bassin minier Nord-Pas-de-Calais

Le passé minier de Beuvry

Le régime spécial des mineurs

 

Tous droits réservés. - Reproduction (même partielle) interdite sans l’accord écrit de l’auteur.


Publié dans Bassin minier, Ce blog - son auteur, Ephéméride, Vidéo | 1 Commentaire »

22 juin 1916 – l’enfer de Verdun

Posté par Joël le 22 juin 2016

 

Les commémorations patriotiques ne rassemblent plus beaucoup de monde, on ne cesse de le rappeler.
Le 11 novembre ou le 8 mai, on ne compte qu’une poignée d’enfants sur les centaines scolarisés dans la commune.
Les adultes, ne sont guère plus nombreux, à part peut-être certaines années particulières…

A-t-on oublié le sacrifice humain des différents conflits qui ont marqué le 20ième siècle ?
Ce n’est pourtant pas si éloigné de nous.

Il y a un siècle, la France subissait la « grande guerre».
Deux batailles particulièrement meurtrières marquèrent l’année 1916 : celle de Verdun et celle de la Somme.

 

Du 21 février au 19 décembre 1916, c’est « l’enfer de Verdun »…

La bataille de Verdun a fait plus de 700.000 victimes : 306.000 tués et disparus (dont 163.000 Français et 143.000 Allemands), environ 406.000 blessés (dont 216.000 Français et 190.000 Allemands).

Cette bataille, destinée à « saigner à blanc l’armée française », a finalement coûté des pertes quasiment identiques dans les deux armées adverses !

30 millions d’obus allemands et 23 millions d’obus français de tous calibres sont tombés sur quelques dizaines de kilomètres carrés.

 

Les communes relevant la bataille de Verdun

La bataille de Verdun s’est en réalité déroulée sur un grand nombre de communes.

Neuf villages situés en première ligne de l’offensive de février 1916 ont été entièrement détruits lors de la bataille de Verdun. Six d’entre eux n’ont jamais été reconstruits.

Avocourt ; Azannes ; Beaumont-en-Verdunois (village détruit) ; Bethelainville ; Bezonvaux (village détruit) ; Brabant-sur-Meuse ; Bras-sur-Meuse ; Charny-sur-Meuse ; Chattancourt ; Consenvoye ; Cumières-le-Mort-Homme (village détruit) ; Damloup ; Douaumont (village détruit) ; Eix ; Esnes-en-Argonne ; Flabas ; Fleury-devant-Douaumont (village détruit) ; Forges-sur-Meuse ; Fromeréville-les-Vallons ; Gercourt-et-Drillancourt ; Gremilly ; Haucourt ; Haumont-près-Samogneux (village détruit) ; Louvemont-Côte-du-Poivre (village détruit) ; Malancourt ; Marre ; Montfaucon ; Montzéville ; Neuville ; Ornes (village détruit) ; Regnéville-sur-Meuse ; Regret ; Samogneux ; Septsarges ; Thierville-sur-Meuse ; Vacherauville ; Vaux-devant-Damloup (village détruit) ; Verdun ; Vignéville ; Ville-devant-Chaumont

 

Juin – la pression allemande

Début juin, le général Falkenhayn veut frapper un grand coup pour enfin en finir avec Verdun !

Il devient en effet urgent et primordiale pour l’Allemagne de dégager ce point du front ouest car les services de renseignement allemand prévoient l’imminence de 3 grandes offensives :

- dans la Somme, menée par la France et l’Angleterre ;

- sur le front russe ;

- sur le front italien.

 

Le 106e régiment d’infanterie (12e divisions d’infanterie – 24e brigade) en défense du fort de Vaux

Le 18 juin, pendant la nuit, des éléments  montent  en ligne du ravin des Fontaines à la Laufée avec les 54e, 67e et 132e R.I. (en face du fort de Vaux). Le 106 R.I. relève les 292e, 305e et 321e R.I. très éprouvés par leur lutte face au fort.
Le 20, d’autres éléments se placent en ligne dans le bois de Nawè avec les 54e, 67e et 132e R.I. (à la batterie de Damloup).

22 juin 1916 – l’enfer de Verdun dans Bassin minier vaux-plan1

Le 21 juin, à partir de 8 h 00, le bombardement allemand s’étend à tous les fronts de la rive droite de la Meuse.

Sentant l’imminence de l’attaque franco-britannique sur la Somme, les Allemands veulent en finir avec Verdun et lancent leurs meilleures troupes dans la bataille. L’armée allemande se prépare à l’attaque massive sur la ligne Fleury, Fort de Souville, Fort de Tavannes.

Une torpille tue un lieutenant du 106e ainsi que 8 hommes et fait 4 blessés. Un obus défonce l’abri Sud-ouest de la batterie de Damloup où toute une section de mitrailleuses est ensevelie.

bataille-de-verdun mineurs dans Ce blog - son auteur

 

Le 22 a lieu la terrible préparation d’artillerie allemande aux obus à gaz toxique en prévision de l’attaque du lendemain.

Ce bombardement intensif durera presque 24 heures.

À 13 h, une contre-attaque par les 2e et 3e bataillons du 54e R.I. est décidée vers la cote 349, à l’ouest du fort de Vaux.
Le 2e bataillon, renforcé par 3 compagnies du 106e R.I. et 2 compagnies du 132e, doit partir à droite, alors que le 3e bataillon doit se diriger sur la gauche. Le 245e R.I. reste en soutien.

A l’heure prévue, plusieurs compagnies sont déjà anéanties par un bombardement très violent. D’autres sont bloquées devant les lignes allemandes, prises sous le feu des mitrailleuses. D’autres encore se déportent en avançant et n’atteignent pas leur objectif.

Finalement, cette attaque n’apporte aucun résultat, sinon de faire tuer des hommes !

 

Selon les récits des survivants, ce 22 juin, le soleil brillait. Mais comme les jours précédents, et les suivants, il s’est éteint à tout jamais pour de nombreux les soldats tombés ce jour-là. Parmi eux, le frère de mon grand-père.

Soldat au 106e régiment d’infanterie, Oscar DEPRETZ est mort pour la France le 22 juin 1916 à Damloup, il avait 21 ans. Ce régiment a connu de lourdes pertes ce jour-là : 74 tués et 270 blessés.

oscar-depretz dans Histoire oscar-depretz-1 dans Lieux de mémoire

23 juin : Grosse offensive allemande

Estimant avoir neutralisé nos batteries et interdit à tout renfort ou ravitaillement l’accès de nos lignes, l’armée Allemande se lançait à l’assaut.

50.000 hommes sont donc jetés à la conquête d’un front de 6 km entre le bois de Nawé (ravin de la Dame) à l’ouest et la batterie de Damloup à l’est.

A 5 h 30, l’ennemi attaque la batterie de Damloup mais ne parvient pas à percer, les fantassins Allemands redescendent rapidement la pente que parsèment de nombreux cadavres. 3 compagnies, accompagnés de 2 bataillons du 63e R.I. montent en renfort sur Froideterre.

Pour les éléments en ligne du ravin des Fontaines aux abords du fort de Vaux, la bataille ne faiblit pas.

 

Carte du front le 23 juin 1916

front-verdun-juin-23

 

Le 25, le régiment subit encore un violent bombardement. 

 

Le 26 juin , le 106e R.I. est relevé par le 173e R.I.
Il a eu 224 tués dont 7 officiers, 644 blessés dont 11 officiers et 82 disparus. Il remet à ses successeurs tout le terrain qu’on lui a confié le 18 juin.

 

Cet article est dédié à la mémoire de mon grand-oncle, mais aussi des 18,6 millions de morts (civils et militaires, de toutes les nationalités)
Le nom de Oscar DEPRETZ, ouvrier mineur avant la mobilisation, est gravé sur le monument aux morts Place Sainte-Barbe à Nœux-les-Mines.
Ce monument porte l’inscription : « La Compagnie des Mines de Vicoigne Nœux et Drocourt à la mémoire de son personnel ».

 

monument-noeux-les-mines-sainte-barbe monument-noeux-les-mines-plaque

 

Quelques liens :

Les Divisions d’Infanterie

Verdun – juin 2016 en détail

La grande guerre… au jour le jour

Animation sur la chronologie de la bataille de Verdun

 


Publié dans Bassin minier, Ce blog - son auteur, Histoire, Lieux de mémoire | 3 Commentaires »

Beuvry et ses traces de l’Histoire

Posté par Joël le 12 mars 2014

Lundi, certaines personnes ont sans doute eu une petite pensée pour les victimes de l’un des évènements les plus dramatiques de l’exploitation minière de la région : la catastrophe de Courrières (voir l’article). Quelques échanges de mails et discussions suite à un diaporama que j’ai réalisé à la mémoire des victimes m’ont rappelé l’importance du travail de recherches personnelles effectué depuis quelques années et que j’ai partagé sur ce blog.

 

Intéressé par l’Histoire en général, celle de notre région en particulier et par le passé minier pour des raisons personnelles, j’ai réalisé un certain nombre d’articles sur l’histoire des mines et les empreintes qu’elles ont laissé.

En effet, si les traces du passé sont nombreuses dans notre région, celles-ci ne se limitent pas aux anciennes voies Romaines ou vieilles pierres. L’exploitation minière a également laissé de nombreuses marques dans le paysage.

On pense bien sûr aux terrils, corons, chevalements et autres friches abandonnées, mais ce n’est pas tout.

Ainsi, l’un des lieux de promenades préférés des Beuvrygeois trouve sont origine dans l’exploitation minière : le canal de Beuvry, appelé à l’époque de l’exploitation de la houille, « canal des mines de Nœux ».

Cette voie d’eau de trois kilomètres fut construite par la compagnie des mines de Nœux (dépendant de la Compagnie de la Vicoigne) afin d’acheminer la houille grâce une voie ferrée partant de Nœux-les-mines pour rejoindre le réseau navigable existant via ce canal (qui dans le projet d’origine devait se prolonger jusque Nœux).

Le canal de Beuvry débouche ainsi sur la rive gauche du canal à grand gabarit d’Aire à La Bassée, au PK (point kilométrique) 13,273.

canal des mines rivage beuvry

Vous pouvez relire :

Le passé minier de Beuvry

Réseaux de transport dans le Nord Pas-de-Calais issus de l’exploitation minière

Description du canal d’Aire à La Bassée

17 avril 1861 : acte de naissance du canal de Beuvry

Beuvry a pris ses quartiers d’été

Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais classé par l’Unesco

Articles liés au bassin minier

 

Publié dans Bassin minier, Canaux, Ce blog - son auteur, Histoire, Patrimoine, Présentation de Beuvry | 1 Commentaire »

Histoires des mines de Nœux à Beuvry : Décret du 18 juin 1862

Posté par Joël le 18 juin 2012

 

Un décret impérial du 17 avril 1861 a permis à la Compagnie des mines de construire un canal entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée. Mais en raison de difficultés techniques et des coûts importants, ce projet s’est finalement limité à Beuvry, à trois kilomètres du point de départ.

Le transport de la houille en Nœux et Beuvry s’effectuant par train.

Des quais d’embarquement sont donc installés à Beuvry et une ligne ferroviaire est construite entre la gare de Nœux et le rivage de Beuvry pour l’acheminement du charbon.

 

Il y 150 ans…

Un décret du 18 juin 1862 autorisa la société des mines de Vicoigne et de Nœux à établir un embranchement reliant ses exploitations de Nœux et d’Hersin au
« canal de Beuvry à Gorre ».

L’ouverture à l’exploitation de cette voie ferrée de 4,8 km eut lieu en 1863.

 

Un autre décret du 20 août 1864 prescrit l’organisation d’un service public de marchandises sur cette ligne.

 

En 1936, des trémies sont construites à Beuvry pour charger les péniches.

Elles permettaient d’embarquer 2.500 à 3.000 tonnes par jour.

Une aire de stockage sur le côté opposé reçoit les bois (soutènement pour les mines de Nœux) et le brai (résidu utilisé pour la fabrication d’enduit d’étanchéité).

1968 sonne la fin de l’activité minière sur le quai.

 

Histoires des mines de Nœux à Beuvry : Décret du 18 juin 1862 dans Bassin minier Route-nationale-Passage-a-Niveau

Publié dans Bassin minier, Canaux, Histoire, Transports | Pas de Commentaire »

Les dates marquantes pour le bassin minier Nord-Pas-de-Calais

Posté par Joël le 25 avril 2012

 

Le 25 avril 1983 sonne l’arrêt de l’extraction de la houille dans notre région.

Pour compléter l’article sur le passé minier de Beuvry, voici les dates marquantes pour notre région en rapport avec l’exploitation minière.

 

1662 : On découvre le gisement d’Hardinghem, dans le Boulonnais.

1709 : L’anglais Darby utilise du coke pour produire la fonte.

1712 : Thomas Newcomen met au point une machine à vapeur à piston.

1716 : Le Vicomte Désandrouin et ses associes entament une prospection dans le Hainaut français.

3 février 1720 : découverte dune veine de charbon maigre à Fresnes-sur-Escaut.

24 juin 1734 : découverte d’une veine de charbon gras, apte à différents usages, à Anzin, au lieu dit du Pave de Condé.

1757 : Fondation de la Compagnie d’Anzin.

1774 : Fondation de la Compagnie des mines d’Aniche.

1782 : James Watt met au point la machine à vapeur rotative.

1783 : Création de I’École Royale des Mines.

1801 : Fondation de la Caisse de Secours des Mines d’Aniche.

1803 : Implantation à Lille de la première filature industrielle de coton.

1807 : Le procédé d’éclairage public au gaz de houille, inventé par Philippe Lebon, est appliqué à Londres.

21 avril 1810 : loi sur les concessions minières.

1813 : Le travail de fond est interdit aux enfants de moins de 10 ans.

1820 : Anzin compte 3 860 habitants, Lens 2 380, Aniche 1 733.

9 avril 1823 : un coup de grisou fait 22 victimes à la Cie d’Anzin. Le Préfet du Nord prescrit des mesures de sécurité, rend obligatoires les lampes à huile, interdit de fumer au fond.

1825 : Humphrey Davy met au point la lampe de sécurité à flamme.

1835 : L’un des premiers trains à vapeur circule entre Saint-Waast et Denain, sur la ligne de chemin de fer de la Compagnie d’Anzin.

1841 : Le forage d’un puits d’eau, à Oignies, chez Mme de Clerc permet de repérer le gisement du Pas-de-Calais.

1847 : à Anzin, un cheval assure le transport du charbon dans les galeries.

1878 : Fondation de I’École des Mines de Douai.

1882 : Arthur Lamendin crée, à Lens, la première Chambre syndicale de mineurs dans le Pas-de-Calais. (Celle du Nord est créée en 1883, par Emile Basly).

1885 : Emile Zola publie « Germinal ».

8 juillet 1890 : La loi du 8 juillet institue les délégués mineur, élus, avec mission de surveiller les conditions de sécurité et d’hygiène.

10 mars 1891 : constitution de l’Union des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais, première association patronale minière, dans le but notamment d’enrayer les grèves.

1892 : Les travaux du fond sont interdits aux femmes ; elles étaient souvent employées comme hercheuses, c’est-à-dire au roulage. Une commission d’arbitrage est nommée pour régler les différents qui sont à l’origine d’une grève à la Compagnie des mines de Marles. La discussion aboutit à la première convention collective du travail. Les deux syndicats de mineurs, du Nord, et du Pas-de-Calais, créent une fédération régionale basée à Lens.

29 juin 1894 : Loi du 29 juin créant les Caisses de Secours, organismes mutualistes pour la constitution des retraites et l’assurance contre les risques invalidité-maladie. Seuls les mineurs bénéficient d’un tel régime.

1895 : L’usage de l’électricité et de l’air comprimé se développe dans l’industrie et dans les mines.

1897 : Jules Mousseron, le Père de Cafougnette, publie son premier recueil de poèmes en patois.

Jules Mousseron

10 mars 1906 : un coup de grisou provoque la mort de 1.101 mineurs de la Compagnie des Mines de Courrières. Le Comité Central des Houillères installe à Lens une station expérimentale de lutte contre le grisou. On y forme aussi les sauveteurs. Le travail de fond est interdit aux jeunes de moins de 12 ans.

1910 : Journée de huit heures pour les mineurs. Repos hebdomadaire obligatoire. Institution des allocations familiales.

1913 : Le Bassin du Nord et du Pas-de-Calais produit 67 % du charbon national.

25 février 1914: institution de la caisse autonome de retraite des mineurs.

1918 : Durant la première guerre mondiale 103 fosses ont été détruites. Les dégâts représentent 1 milliard de francs-or. Dans les mines de l’Ouest du Bassin l’exploitation est intensifiée.

1920 : Au fond, le marteau-piqueur, appelé « Ie saxophone à pointe », remplace progressivement le pic.

1922 : Georges Claude, aux usines de la Compagnie de Béthune, à Mazingarbe, réussit la synthèse de l’ammoniac à partir de gaz de four ; c’est la naissance de la carbochimie.

1925 : De nombreux Polonais s’installent dans le Bassin minier où l’on recherche la main d’œuvre. Ils seront 200.000 en 1930.

1930 : Le Nord – Pas-de-Calais atteint la production record de 35 millions de tonnes. Une convention, signée à Douai, accorde au personnel minier 3 ou 6 jours de congés payés annuels.

1936 : Grève générale dans les mines. Suite aux accords de Matignon, les mineurs obtiennent deux semaines de congés payés, 38 h 40 de travail hebdomadaire pour le fond, l’institution des délégués du personnel.

En juin 1941: 80 % des mineurs du bassin sont en grève… c’est l’une des premières manifestations de résistance à I’occupant.

13 décembre 1944 : Ordonnance du 13 décembre qui confie l’exploitation aux Houillères Nationales du Nord et du Pas-de-Calais.

1945 : La Bataille du charbon est engagée…

17 mai 1946 : Loi de nationalisation – création des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais et de Charbonnages de France.

14 juin 1946 : adoption du statut de mineur. La silicose est reconnue maladie professionnelle. Généralisation de la Sécurité Sociale Minière.

1947 : Les HBNPC achètent le Château d’Hagecroft, à la Napoule, qui devient Centre de Congés des mineurs.

1948 : La C.G.T. lance des grèves contre les décrets Lacoste. Les fosses sont occupées ; le Gouvernement appelle la troupe pour les dégager.

1950 : Inauguration du centre de réadaptation fonctionnelle des blessés à Oignies.

1951 : Création de la Communauté Européenne du Charbon et de I’Acier CECA.

1952 : Les HBNPC produisent 29,5 millions de tonnes. La mécanisation améliore les rendements.

1958 : Mise en service des deux premiers groupes de la centrale d’Hornaing.

1959 : Mise en service de l’usine de briques Surschiste, à Hulluch.

1960 : Le plan Jeanneney prévoit et tend à organiser la récession. Le soutènement marchant apparaît au fond. Le siège du 19 de Lens est mis en service.

1961 : Mise en service du 10 d’Oignies, dernier des grands sièges d’exploitation des HBNPC.

Mars-avril 1963 : en grève durant 35 jours, les mineurs manifestent leur inquiétude face a la récession.

1964 : Les centrales thermiques du Bassin produisent 7,3 millions de Kwh, soit 12,5% de la production nationale d’électricité d’origine thermique.

1965 : Lancement du boulet sans fumée « Anthracine 20 » à I’Usine Rousseau.

26 avril 1966 : à Mazingarbe, le Général de Gaulle donne le feu vert a la diversification des activités des HBNPC. Création de I’APEX pour favoriser l’expansion régionale. La SOFIREM est créée pour la réindustrialisation des régions minières.

1968 : Le Plan Bettencourt prévoit la réduction de moitié de la production d’ici 1975, la fin pour 1983.

1969 : Production record dans les cokeries du bassin = 5,4 millions de tonnes.

1970 : Constitution de l’Association des communes minières.

1971 : Les HBNPC entreprennent la rénovation de leur parc immobilier qui compte 115.000 logements.

27 décembre 1974 : à Liévin, un coup de grisou fait 42 victimes.

1978 : L’Association Hospitalière Nord Artois Cliniques AHNAC prend en charge les huit cliniques des HBNPC.

13 mars 1980 : Mise en service de la centrale nucléaire de Gravelines.

1982 : Le Centre Historique Minier est créé à Lewarde (ouverture au public en 1984).

25 avril 1983 : à Lille, François Mitterrand annonce le choix de « la conversion du Bassin », c’est-à-dire le prélude à l’arrêt de l’extraction.

1984 : Création de FINORPA et du F.I.B.M.

1986 : Le plan d’entreprise de Charbonnages de France décide l’application du plan social. Les mineurs trouvent de nouveaux emplois à E.D.F., dans le B.T.P. etc.

1990 : La société holding Filianor regroupe les douze sociétés industrielles issues des HBNPC

26 octobre 1990 : arrêt du 9 de I’Escarpelle, à Roost-Warendin.

21 décembre 1990 : arrêt du dernier puits, le 9 d’Oignies.

 

commune d'avion chevalet N°7 de liévin

 

Publié dans Bassin minier, Ephéméride, Géographie, Histoire | Pas de Commentaire »

17 avril 1861 : acte de naissance du canal de Beuvry

Posté par Joël le 17 avril 2012

 

Comme je l’ai rappelé dans un article récent, un décret impérial en date du 17 avril 1861 a permis à la Compagnie des mines de Nœux (dépendant de la Compagnie de la Vicoigne) de construire un canal entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée (Celui-ci s’est finalement limité à Beuvry, le transport de la houille en Nœux et Beuvry s’effectuant par train).

 

Canal de navigation entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée (Pas-de-Calais) — Concession.

Décret impérial qui fait concession, à la compagnie houillère de Vicoigne, d’un canal de navigation à ouvrir entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée.

 

Napoléon, etc.,
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d’état au département de l’agriculture, du commerce et des travaux publics ;
Vu la demande formée par le sieur Boitelle, au nom de la compagnie houillère de Vicoigne, à l’effet d’obtenir, par voie de concession, l’autorisation d’établir un canal de navigation entre le village de Nœux et le canal d’Aire à la Bassée ;

Vu les pièces du projet présenté, ainsi que les pièces de l’enquête à laquelle elles ont été soumises ;

Vu l’avis en forme d’arrêté du préfet du Pas-de-Calais, en date du 4 juin 1856 ;

Vu les avis du conseil général des ponts et chaussées, en date des 8 octobre 1855, 2 juillet, 8 octobre et 17 décembre 1856, et 5 janvier 1861 ;

Vu l’adhésion donnée par le délégué de la compagnie, au nom qu’il agit, au cahier des charges préparé par l’administration ;

Vu la délibération, en date du 23 mars 1857, de la commission mixte des travaux publics ;

Vu la loi du 3 mai 1841 ;

Vu le sénatus-consulte du 25 décembre 1852, article 4 ;

Notre conseil d’état entendu, avons décrété :

Il est fait concession à la compagnie houillère de Vicoigne d’un canal de navigation à ouvrir entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée, au hameau de Gorres, aux clauses et conditions du cahier des charges approuvé, le 17 avril 1861, par notre ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics.

Ledit cahier des charges restera annexé au présent décret.

 

Le cahier des charges pour la concession du canal de navigation entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée était composé de 36 articles répartis en 5 parties :

Titre Premier. — Tracé et construction du canal.

Titre II. — Entretien et exploitation.

Titre III. — Durée, rachat et déchéance de la concession.

Titre IV. — Taxes et conditions relatives au transport des marchandises.

Titre V. — Clauses diverses.

L’article 6 stipulait que « La compagnie pourra alimenter le canal au moyen des sources des marais supérieurs de Beuvry, et, au besoin, à l’aide des eaux de la Loisne. Il lui est interdit d’y jeter ou d’y laisser jeter, sous quelque prétexte que ce soit, des eaux malsaines. »

 

 


Publié dans Bassin minier, Canaux, Histoire | Pas de Commentaire »

Le passé minier de Beuvry

Posté par Joël le 12 avril 2012

 

Comme je l’ai déjà écrit dans mes articles sur le bassin minier, l’ancienne centrale thermique, ou sur le réseau navigable régional : l’histoire de Beuvry a été marquée par l’exploitation minière. Dans quelques jours, nous pourrions d’ailleurs célébrer un « anniversaire ». En effet l’acte de naissance du « canal des mines » situé à Beuvry, fut signé le 17 avril 1861. C’est pour moi l’occasion de compléter mes publications sur le bassin minier et les voies d’eau.

 

Il y a plus de 160 ans le « charbon de terre » est découvert dans le Béthunois.

La première veine de charbon dans le Nord Pas-de-Calais a été découverte le 3 février 1720 à Fresnes sur Escaut.

Mais le type de charbon (dit maigre) n’était pas apte à tous les usages. C’est en 1734 que fut découverte à Anzin une houille qui pouvait servir à tous les usages. Cette date est celle retenue comme début d’exploitation du charbon dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

En 1841, le forage d’un puits d’eau, à Oignies, chez Mme de Clerc permit de repérer le gisement du Pas-de-Calais.

Les spécialistes remontèrent les veines charbonnières, arrivèrent dans le Lensois, à Loos en Gohelle. Puis, grâce à l’opiniâtreté de Monsieur de Bracquemont, la houille est découverte dans le Béthunois.

 

Compagnie des mines de Béthune

Le 1er octobre 1850, Messieurs Boitelle, Quentin, Petit-Courtin créent une société de recherches au capital de 30.000 francs sous le nom de Compagnie de Béthune.

Cette Société exécute, en 1850 et 1851, divers sondages à l’ouest de Béthune, à Annezin, Hesdigneul, Haillicourt, Fouquières et Bruay, qui découvrent la houille.

Elle établit ensuite des recherches à Bully, Grenay et les environs, dans l’intervalle compris entre Lens et Nœux.

La société de recherches se transforme en Société d’exploitation le 25 septembre 1851

La Compagnie des mines de Béthune devient donc la compagnie minière qui exploitera la houille à Bully-les-Mines, Vermelles, Loos-en-Gohelle, Mazingarbe, Auchy-les-Mines, Annequin, Sains-en-Gohelle et Grenay.

 

Compagnie des mines de Nœux

La Compagnie des mines de Nœux est une compagnie minière dépendant de la Compagnie des mines de Vicoigne qui exploitait la houille dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, grâce à des puits établis à Nœux-les-Mines, Hersin-Coupigny, Barlin, Labourse, Verquin, et dans une moindre mesure, Bouvigny-Boyeffles, Fouquières-lès-Béthune et Béthune.

La découverte du charbon dans le sous-sol de Nœux date de 1850 (Cette commune rurale ne compte alors que 1.100 habitants).

Une première fosse est ouverte à Nœux, N°1, le 1er avril 1851.

 

Le transport de la houille

Jusqu’à l’ouverture du chemin de fer des houillères, en octobre 1861, la Compagnie de Nœux ne peut écouler ses produits que dans la localité, par voitures. Une faible partie est conduite par tombereaux à Béthune pour être embarquée sur le canal.

La compagnie s’occupe de relier ses fosses à la nouvelle ligne des houillères et au canal.

Un décret du 26 mai 1860 autorise l’établissement d’un premier embranchement de 3.600 mètres aboutissant à la gare de Nœux. Il a été construit par la Compagnie des chemins de fer du Nord. Il fonctionne à l’ouverture de la ligne des houillères en octobre 1861. Il permet d’envoyer, par wagons, directement à la station de Béthune une partie de charbons qui sont ensuite repris par tombereaux pour être embarqués.

Par ailleurs, le canal d’Aire à La Bassée donne lieu à des embarquements considérables de houille du bassin du Pas-de-Calais. Sept Compagnies houillères y ont installé des rivages qui sont reliés avec leurs fosses par des voies ferrées.

 

Canal des mines de Nœux de dit « canal de Beuvry »

Un décret du 17 avril 1861 a aussi autorisé la Compagnie de Nœux à construire un canal entre Nœux et le canal d’Aire à la Bassée.

Mais il n’a été donné suite qu’en partie à ce projet reconnu d’une exécution difficile, le canal a été arrêté à Beuvry, à trois kilomètres du point de départ.

A Beuvry, on établit donc un rivage et le chemin de fer de la Compagnie est continué, sur 4.800 mètres, jusqu’à ce rivage conformément à une autorisation donnée par un décret du 18 Juin 1862.

rivage canal de noeux situé à beuvry 62600

 

Voir aussi :

Réseaux de transport dans le Nord Pas-de-Calais issus de l’exploitation minière 

Compagnie des mines de Nœux

Histoire canal d’Aire à La Bassée

 

Publié dans Bassin minier, Canaux, Histoire | 6 Commentaires »

Le régime spécial des mineurs

Posté par Joël le 9 janvier 2012

 

À l’époque où l’on a tendance à revenir sur de nombreux principes, j’ai voulu faire ici une petite parenthèse.
Non pas que je revienne moi-même sur un principe défini à l’ouverture de ce blog, qui est de ne pas aborder de thème politique, mais plutôt parce que le sujet est important :

L’annonce de la fin du régime spécial des mineurs

Je ne souhaite pas ouvrir les commentaires sur les motivations politiques ou économiques à l’origine de cette décision prise à la tête de l’état.
Mais indépendamment des positions purement politiques, je n’imagine pas qu’un élu local puisse décemment abonder dans ce sens.

 catastrophe minière fouquières Pas-de-Calais

 

Quel rapport entre le régime minier et ce blog de Beuvry ?

D’abord parce que le régime spécial des mineurs est à l’origine du premier système français de protection sociale.

Ensuite, parce que l’exploitation minière a forgé les paysages, l’histoire, l’économie de notre région.

De plus, cette activité a modifié en profondeur la démographie du bassin minier avec l’immigration principalement polonaise, et un apport de richesses culturelles (et aussi culinaires !).

Mais surtout, des centaines de milliers de personnes y ont laissé leur santé et trop souvent leur vie. Nous sommes collectivement redevables du sacrifice humain des mineurs qui a contribué à notre système de protection social français.

Enfin, fils et petit fils de mineurs, je ne pouvais pas rester insensible à ce problème.

 

Ce sujet a donc toute sa place sur ce blog consacré principalement à Beuvry.
D’ailleurs, j’ai déjà évoqué lors dans mes articles sur le bassin minier, l’ancienne centrale thermique, comme dans ma série d’articles sur le réseau navigable régional : l’histoire de Beuvry a été marquée indirectement par l’exploitation minière.

 Bassin minier Nord Pas-de-Calais


Publié dans Bassin minier, Ce blog - son auteur, Revue de presse | 1 Commentaire »

Historique du régime minier

Posté par Joël le 7 janvier 2012

 

Les travailleurs du sous-sol bénéficient d’un régime spécial de protection sociale qui s’est construit progressivement au fil des siècles.

Pour des raisons historiques et géographiques ce régime était à l’origine très diversifié.

 

Le régime spécial des mineurs est très ancien.

Un édit de 1604, d’Henri IV sur les Mines, avait en effet instauré les prémices d’un système de protection sociale.

Il imposait aux propriétaires de mines de remettre un trentième des produits extraits à leur Trésorier afin d’ouvrir un crédit pour « que les pauvres blessés soient secourus gratuitement et, par exemple de charité, les autres plus encouragés au travail desdites mines ».

 

La dureté du métier de mineur, la fréquence et l’ampleur des catastrophes, qui frappent depuis toujours cette profession, ont poussé l’état et les compagnies minières à répondre à certaines obligations sociales.

A la suite de plusieurs catastrophes minières, l’empereur Napoléon Ier prit, en 1813, deux décrets par lesquels les exploitants étaient tenus d’observer des mesures de sécurité, de prévoir et de prendre à leur charge médicaments, moyens de secours, chirurgiens et toutes dépenses consécutives aux accidents.

Les décrets de 1813 eurent pour conséquence de favoriser la multiplication d’institution de prévoyance, dont les plus importantes pouvaient « promettre des pensions de retraite ».

 

Vers 1848, des « Caisses » ou « Mutualités » commencèrent aussi à germer. Financées par des contributions ouvrières et parfois également par des allocations patronales, leurs buts étaient « d’assurer des secours temporaires aux sociétaires malades, blessés ou infirmes et de pourvoir à leurs frais funéraires ».

 

En 1850, une Caisse, de retraites ou rentes viagères pour la vieillesse, fut créée. Certains exploitants effectuèrent des versements au nom de leurs ouvriers. Les droits variaient selon les caisses et dans presque tous les règlements l’ouvrier, quittant volontairement la compagnie ou qui en était renvoyé, perdait tous ses droits à pensions.

 Historique du régime minier dans Bassin minier mineurs

Deux lois fondent le régime moderne

La loi du 29 juin 1894 institua un véritable régime de prévoyance sociale obligatoire par capitalisation en faveur des travailleurs du sous-sol. Les salariés des autres professions, agricoles et industrielles, durent attendre respectivement 1910 et 1930.

 

La loi du 25 février 1914 modifia celle du 29 juin 1894 en ce qui concernait l’assurance vieillesse (elle ne touchait pas à l’organisation de l’assurance maladie qui restait confiée aux sociétés de secours minières).

L’organisation retenue pour l’assurance vieillesse combinait capitalisation et fonds spécial de répartition (versement sur les salaires, versement patronal, contributions de l’État).

La loi créait également une « Caisse Autonome de Retraites des Ouvriers Mineurs », la CAROM, et lui confiait la gestion des retraites des mineurs. Elle posait donc les bases de l’assurance vieillesse telle que nous la connaissons, mais qui sera généralisée aux autres professions beaucoup plus tard.

 

La guerre de 1914 – 1918 (responsable de la destruction des mines du Nord Pas-de-Calais) démontra l’avantage et la sécurité que représentait cette caisse de retraite reposant sur la solidarité nationale.

mineur mineurs dans Histoire

De 1920 à 1945, des améliorations régulières

Outre les relèvements des taux de prestations, le régime, institué par la loi du 25 février 1914, a connu les principales améliorations suivantes :

9 mars 1920 : création des retraites proportionnelles et extension des pensions de réversion aux veuves dont les maris sont décédés avant 55 ans.

24 décembre 1923 : création des pensions d’invalidité générale.

11 juillet 1925 : attribution d’une pension mensuelle aux orphelins.

8 juillet 1932 : octroi de l’allocation de chauffage.

30 octobre 1935 : institution de la Caisse de Retraite des Ouvriers Mineurs d’Alsace Lorraine, la CROMAL.

7 avril 1936 : instauration d’une « allocation temporaire ».

20 mai 1939 : bonifications spéciales pour travaux du fond.

17 octobre 1945 : création de la pension d’invalidité professionnelle, remplacement de l’allocation temporaire par « l’allocation spéciale » et « l’indemnité cumulable ».

 

Unification des régimes miniers à la Libération

À la Libération du territoire français, à l’occasion d’une réforme générale de la sécurité sociale, on procéda à l’unification du régime de sécurité sociale minière.

 

La CAROM, devenue Caisse Autonome de Sécurité Sociale dans les Mines, CANSSM, prit en charge les attributions de la CROMAL dès le 1er janvier 1946 suite à l’ordonnance du 17 octobre 1945 et le décret d’application du 14 février 1946.

 

Le décret n° 46-2769 du 27 novembre 1946 portant organisation de la sécurité sociale dans les mines, publié au JO le 3 décembre 1946, a unifié les régimes miniers et a pratiquement fait autorité pendant un demi-siècle.

 

Des réformes pour s’adapter à la récession minière

Les pouvoirs publics et les partenaires sociaux, confrontés à la réduction du nombre des affiliés et à la récession minière, ont réformé et modernisé plusieurs fois le régime des prestations tout en maintenant les principaux droits spécifiques dus à la pénibilité du métier.

Mais ce régime est aujourd’hui remis en cause, il devrait prendre fin au plus tard fin 2013 avec transfert au régime général de la gestion de l’assurance-maladie.

 

 


Publié dans Bassin minier, Histoire | 1 Commentaire »

La silicose ou maladie des mineurs

Posté par Joël le 4 janvier 2012

 

Je l’ai évoqué la semaine dernière : la passé minier de notre région semble déjà oublié par certains de nos contemporains. J’ai déjà rappelé sur ce blog les terribles catastrophes minières dans le bassin Nord-Pas-de-Calais. Le 2e aspect des sacrifices humains est celui de la maladie du mineur, la silicose.

 

La silicose est une maladie qu’attrapent les mineurs en respirant la poussière de charbon (contenant de la silice). Cette maladie irréversible a été découverte en 1855 en Allemagne.

Pourtant, il a fallu attendre 1946, l’année de la loi de nationalisation qui crée les houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais, pour que la silicose soit reconnue comme maladie professionnelle. Mais il n’en restait pas moins difficile de faire reconnaître qu’on était atteint de cette maladie.

 

Qu’est-ce que la silicose ?

C’est une maladie pulmonaire incurable provoquée par l’inhalation de poussières contenant de la silice cristalline libre.

Il s’agit d’une pneumoconiose, que les spécialistes en pneumologie appellent « pneumoconiose fibrosante généralisée ». Elle est le résultat de la pénétration, à l’intérieur des poumons, de cristaux de silice (silice libre cristalline).

 

Les personnes susceptibles de présenter une silicose sont celles travaillant dans les mines de charbon, nous le savons bien dans la région.

Mais cette terrible maladie concerne aussi les personnes travaillant dans les mines de fer, dans les tunnels, les galeries, les carrières de granit, les carrières de grès et d’ardoise, la céramique industrielle, l’industrie du bâtiment, l’industrie des abrasifs divers, le sablage par utilisation d’abrasifs, l’industrie de l’émail et le travail en fonderie.

 

La silicose continue à tuer des milliers de personnes chaque année dans le monde.

silicose

 

Le mécanisme de la silicose :

La silice cristalline, c’est-à-dire les cristaux, existe dans la nature sous forme d’aiguilles. Ces aiguilles pénètrent à l’intérieur de l’appareil respiratoire, plus précisément dans les poumons. À ce niveau, des macrophages (c’est-à-dire des variétés de globules blancs) viennent les entourer et constituer des granulomes qui peuvent à leur tour se hyaliniser, c’est-à-dire se transformer en quelque sorte en verre, à la manière d’un oignon (par l’entassement de plusieurs couches).

Ces structures, ensuite, peuvent éroder c’est-à-dire user un vaisseau des poumons et s’excaver (comme c’est le cas dans le syndrome de Caplan).

L’évolution se fait vers une fibrose pulmonaire ou perte d’élasticité du tissu des poumons puis une bronchite chronique et enfin un emphysème le plus souvent.


Publié dans Bassin minier, Le saviez-vous ? | Pas de Commentaire »

12
 

"rat"(nimalerie)," rat"mate... |
Logiciels à télécharger |
plusdotage |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | promos viandes
| actuplanet
| chlochlodu77